Nous sommes nombreux à pratiquer la photo animalière et c’est a priori une bonne chose que de se reconnecter à la Nature. Mais ça entraine parfois une surenchère pour briller sur les réseaux sociaux et cumuler un maximum de « like« .
Cette quête de reconnaissance engendre des comportements irresponsables vis-à-vis de la Nature et trompeur pour le public. Une grenouille posée sur un bolet n’est pas une rencontre chanceuse « tellement mignonne », mais juste le résultat d’une manipulation dommageable pour une espèce protégée dont la peau recouverte de mucus risque de souffrir de cette prise en main. Le monde naturel n’est pas la vision que nous sert souvent Disney.
Le rôle des photographes animaliers pourrait justement aider le public à se reconnecter avec la beauté et la simplicité de la Nature. Le sujet porterait à sourire mais certains se déplacent avec une boîte de coccinelles prêtes à être disposées sur un sujet improbable, d’autres vont congeler des campagnols pour les mettre en scène à leur guise, réfrigérer des papillons pour les tenir tranquilles sur leur support, engluer des mantes à un fil pour qu’elles prennent des poses « marrantes ». Tous ces exemples sont malheureusement réels et la liste de tels posts sur les réseaux sociaux est longue et sans limite. Comme pour le recours à l’IA, ces exactions sont bien loin des discours affichés par leurs auteurs qui bernent un public méconnaissant.
Photographier la Nature c’est pour moi, apprendre à l’observer, la comprendre et la respecter. C’est partager des instants privilégiés, transmettre des valeurs, des émotions, réapprendre à se satisfaire de plaisirs simples. Le respect des sujets et de leur milieu n’est pas incompatible avec une approche créative et artistique et avec l’adhésion du public.
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